LA MEDECINE AU MOYEN-ÂGE
I : LES MALADIES
Au Moyen-Âge les femmes avaient beaucoup d'enfants mais la vie était courte : on mourait jeune. En général, dans une famille de 5 ou 6 enfants 3 ou 4 disparaissaient à 10 ans. Les adultes ne vivaient pas plus de 30 ans.
Les 5 maladies que l'on retrouve le plus souvent au Moyen-Âge sont la peste, la lèpre, le choléra, la rougeole et la grippe. Les causes en sont le manque d'hygiène.
1)La peste :
La peste vient d'Orient, ramenée en Europe par des marins Génois.
Il existe 3 grandes période pesteuses :
-Le VIème et le VIIéme siècle
-Le XIVème et le XVIIème siècle
-Fin du XIXème et début du XXème siècle
Nous allons nous intéresser à la période du XIVème siècle. La population européenne a perdu entre le quart et le tiers de sa population en tout. La population mondiale, quant à elle, a perdu un quart de sa population en moins de 100 ans.
La peste est causée par un Bacille (Bactérie en forme de bâtonnet qui se présente en chaîne et qui produit des spores) du rat. Il était transmis par une puce qui suçait le sang des rats puis celui des humains.
Il existe 2 formes de peste :
-La peste bubonique provoque des grosseurs (bubons) sous les bras et à l'aine. La peste n'est pas contagieuse sous cette forme.
-La peste pulmonaire affecte la respiration et est contagieuse : une simple toux ou souffle suffit à contaminer.
2)La lèpre
La lèpre était répandue en Europe. Un des premiers chroniqueurs médicaux, Gilbertus Anglicus, nota que les lépreux perdaient leurs cils et sourcils, que leurs visages se boursouflaient et que les bras et les jambes étaient tout rongés.
Les lépreux vivaient en proscrits en Europe et devaient avertir les gens de leur arrivée grâce à une crécelle (petit instrument de bois qui émet un bruit quand on le met en action). Les villageois rejetaient les lépreux de peur d'être contaminés.
Elle disparaît de l'Europe au XVIème siècle.
II : LES REMEDES
1)La peste
Aucun remède n'existe pour ces deux formes de peste et les gens mouraient vite. Les médecins tentaient de se protéger des patients en mettant sous leurs nez des herbes aromatiques ou une éponge trempée dans le vinaigre.
2)La lèpre
Au XIIIème siècle, les prêtres ouvrent des léproseries (maisons pour lépreux) à l'écart des villes.
3)La cataracte
Les médecins faisaient de très bon diagnostics et savaient coudre les artères, anesthésier les malades et opérer les yeux : ils ont mis au point une technique d'opération de la cataracte (maladie de l'oeil) à l'aide d'une aiguille creuse. Ils savaient aussi faire des greffes d'organes, faire vomir et fabriquer des plâtres avec des feuilles.
4)Opérations et chirurgie
Il existe de nombreux instruments chirurgicaux et dentaires pour de petites interventions ; ce sont les Arabes qui trouvèrent les premiers instruments et remèdes pour soigner.
Souvent pour tenter de soigner de nombreuses maladies, on ne connaissait que la saignée(pratique courante au Moyen-Âge, faite dès les premiers symptômes de la peste.), qui risquait en fait d'affaiblir le malade.
La plupart des soins étaient totalement inefficaces contre les maladies, les épidémies en particulier. Contre les maladies peu dangereuses certaines recettes savaient soulager le malade et favoriser sa convalescence.
La trépanation consistait à percer un trou dans le crâne pour soulager les maux de têtes ou expulser les esprits du mal. Elle consiste aujourd'hui en l'ouverture de la boîte crânienne.
5)L'hygiène
L'eau courante n'existait pas dans les maisons et les gens buvaient n'importe quelle eau. Les toilettes étaient souvent situées juste au- dessus des ruisseaux qui traversaient les villes. Il se forme beaucoup d'épidémies car l'eau est polluée par l'ensemble des déchets des habitants des villes et des campagnes. Elles se répandent à une vitesse effrayante dans les logis surpeuplés et insalubres (sales).
Faute d'une hygiène élémentaire, les plaies s'infectaient souvent et entraînaient la mort.
Les seuls gestes quotidiens sont de se laver les mains et la figure. On change rarement de vêtements.
Pour faire sa toilette il est impossible de s'isoler : tout se fait en public.
Les bains ne sont pas chose courante au Moyen-Âge : dans les monastères les bains sont réservés aux malades. Les moines n'en prennent que deux fois par an. Les plus pauvres citadins se contentent de bains publics. Paris en compte 26 en 1292.
A l'aurore des crieurs annonçaient que les bains étaient chauds.
L'hygiène des dents est le souci de beaucoup : il faut se passer sur les dents après chaque repas des plantes amères (clou de girofle).
6)Les plantes
Au Moyen-Âge beaucoup de plantes étaient utilisées comme remèdes.
Bonne à tout faire : le pyrèthre était utilisé pendant les accouchements pour calmer la douleur.
Bourrache : elle était utilisée contre les maladies de la poitrine.
Armoise : elle était destinée à débarrasser des poux et des vers du système digestif.
III HÔPITAUX ET MÉDECINS
A) Les hôpitaux
1)Les écoles
Des hôpitaux sont ouverts à Edesse en Syrie et à Césarée de Cappadoce au IVème siècle, puis bientôt dans toutes les villes de l'empire Byzantin. Ces établissements, financés par le charité chrétienne, accueillent les lépreux et autres malades, mais aussi les nouveau-nés.
A Salerne, la première école de médecine est construite au Xème siècle.
Plusieurs écoles furent créées au XIIIème siècle à Padoue, Bologne en Italie et Montpellier en France. La médecine est considérée comme un art très respecté.
2)Les malades
Il était courant que deux malades partagent le même lit à l'hôpital.
Fin XIVème, les hôpitaux européens avaient leur propres chirurgiens et docteurs.
Les pratiques courantes à l'époque sont la saignée et l'examen d'urine.
3)Le personnel
Au milieu du XIVème siècle, les hôpitaux étaient presque toujours dirigés par des religieux. Par la suite on interdit aux moines la médecine et on nomme des médecins laïcs.
La dissection des cadavres est interdite par l'église.
Les gens travaillant dans les hôpitaux sont dispensés de dîme et d'impôt.
Ils ont le droit à une chapelle et à un cimetière privé. Ils ont le droit d'asile.
B) Les médecins
L'étudiant en médecine passe cinq à six ans sur les bancs de l'Université,
devenant tour à tour bachelier, licencié puis enfin maître ou docteur. Suivre cet enseignement nécessite une certaine richesse, entre le prix à payer pour l'inscription et les divers cadeaux à offrir au personnel de l'école.
IL faudra attendre le XVIème siècle et Ambroise Paré pour voir la médecine faire des progrès.
En cas d'épidémie, les médecins pensent que l'air est empoisonné et disent aux gens de rester chez eux et de se réfugier dans les hauteurs. Les morts sont déposés devant les maisons la nuit, recouverts d'un drap et ils sont ramassés ensuite.
A la fin du IXème siècle, Abu Bakr Muhammand Ibn Zakaria ar Rasi, dit Rhazès décrit de nombreuses pathologies comme la goutte, les calculs rénaux et vésicaux, la variole et la rougeole. Ses élèves tireront de ses enseignements une encyclopédie médicale, le Continens.
Malheureusement peu de médecins se mettent en évidence en cette fin du Moyen-Âge. Les progrès les plus importants sont réalisés par des chirurgiens-barbiers qui commencent à pratiquer quelques dissections de cadavres humains. Deux chirurgiens sont à distinguer particulièrement. Le premier, Henri de Mondeville (1260?-1320?), chirurgien à la cour de Philippe IV puis de Louis X, écrit une chirurgie très complète où il préconise notamment la suture immédiate des plaies.
Le second, Guy de Chauliac exerce en Avignon auprès de différents papes
et écrira la Chirurgia Magna, traité qui guidera les chirurgiens durant de nombreux siècles et où il conseille de laisser suppurer une plaie avant de la suturer.