le copiste
Nombre de messages : 63 Date d'inscription : 09/07/2006
| Sujet: TRavaux de fin d'étude de Dam_Ned : l'herbier Dim 9 Juil - 18:36 | |
| - Dame_Ned a écrit:
- L’herbier
Herbier figuré du XVème siècle "Theatrum Sanitatis" (Manuscrit 1471 - Bibliotèque Casanatense - Rome) Le terme Herbier, s’applique à un livre dans lequel sont répertoriées, décrites et représentées les plantes, le plus souvent celles dotées de propriétés médicinales. Parmi les herbiers illustrés les plus anciens, nous noterons l'oeuvre du philosophe-naturaliste grec TEOFRASTE (372-287 avant J.C.), intitulée "Historia plantarum", dans laquelle il classifia près de 500 plantes en les divisant par groupes, basés sur les différentes apparences de celles-ci (arbres, arbres fruitiers, sous-frutescent, herbes), en distinguant également les spontanées de celles cultivées. A cet herbier, comme le rapporte Plinio au premier siècle après J.C., en suivront un bon nombres d'autres, d'auteurs moins connus, comme Crateo et Diocle, mais qui malheureusement ne nous sont jamais parvenus, et qui allaient plus tard s'enrichir d'essais d'illustrations en couleurs. Par la suite, au premier siècle après J.C., l'Herbier illustré de PEDANIO DIOSCORIDE, intitulé De Materia Medica Libri Quinque, représenta le meilleur traité de Botanique jamais réalisé. Voici une reproduction faite par un ancien élève qui au cours d’un voyage à pu admirer cet œuvre : Une page du Manuscrit de Dioscoride
L'intérêt et la signification historique de ces herbiers manuscrits, souvent sur papyrus ou parchemin, est indiscutablement d'une valeur exceptionnelle. Quoiqu'il en soit, il est nécessaire de préciser qu'une description botanique scientifiquement correcte, recquiert l'utilisation d'une terminologie technique. Toutes les herbes cachent un signe occulte de leur utilité pour l'homme; ainsi les feuilles en forme de coeur auraient guérit les problèmes cardiaques, la sève jaune la jaunisse, etc... Quelques exemples : Ortie piquante Utilisation: acné, rhumatismes, bouffées de chaleur, convalescence. Passiflore Apaisante, sédative. Utilisation: stress, anxiété, troubles du sommeil. Reine des prés Amincissante, douleurs rhumatismales. Utilisation: rhumatisme Vigne rouge Insuffisance veineuse. Utilisation: jambes lourdes, couperose, varices.
COMMENT SE PREPARE UN HERBIER
LA RECOLTE DES PLANTES La récolte des plantes est, sans aucun doute, la phase la plus simple; quoiqu'il en soit, elle demeure utile et significative, et il est nécessaire de disposer de quelques outils simples et suivre quelques procédures essentielles. Il est important de prélever la plante de manière complète, en visant à conserver le plus de caractères possible nécessaires à son identification. La meilleure période pour le prélèvement de la plante est en général, celle de la floraison tardive, au moment où les premiers fruits commencent à mûrir. Si cela s'avèrait impossible, il serait opportun de récolter plus d'échantillons, à des périodes différentes, pour pouvoir disposer soit d'exemplaires avec des fleurs, soit d'exemplaires avec des fruits. Les plantes herbacées de petite dimension sont récoltées en totalité (y compris les racines), en utilisant, éventuellement, un petite bèche. Pour les plantes dépassant les dimensions de feuilles de l'herbier, on prélève l'inflorescence, un segment de tige de la zone intermédiaire pourvue de feuilles et un segment de tige à la base de la plante. Pour les arbres et les arbustes, on doit recueillir des branches avec des fleurs, des feuilles et si possible, des fruits. Dans le cas des plantes dioïques (c.a.d. celles qui présentent des fleurs mâles et des fleurs femelles sur des exemplaires distincts), on doit faire attention à conserver et distinguer les fleurs des deux sexes. Les exemplaires à peine récoltés devraient être disposés séparément parmi les feuilles de papier mais, pour manoeuvrer plus rapidement, ceux-ci peuvent être conservés dans des sac en toile, en faisant attention à bien relaver les racines du terreau et protéger les fleurs avec des sac en toile. Il est mieux de conserver à part les plantes les plus petites et les fleurs les plus délicates. Au moment de la récolte, il est indispensable de noter les données les plus importantes relatives au biotope: localisation, avec les éventuelles indications de références topographiques les plus significatives (altitude, exposition, substrat géologique), type de végétation environnante, caractères environnementaux généraux, niveau d'antropisation, etc... Toutes les données concernants les caractéristiques de la plante "in vivo" sont d'une grande utilité, comme l'allure, les couleurs des fleurs et des plantes, la taille et les dimensions de la tige. Toutes ces annotations, pareillement au nom du récoltant et à la date de récolte, sont reportées sur des cartes simples, auquelles sera assigné un numéro correspondant à celui assigné aux plantes récoltées.
LE SECHAGE Pour permettre de les conserver le plus longtemps possible, les plantes sont séchées sous presse. Il est opportun de disposer les échantillons au milieu des feuilles de papier à haute absorption (les feuilles de journaux conviennent parfaitement, en revanche, celles de papier couché ou de calque sont à proscrire). Pendant la disposition des plantes sur les feuillets, il est nécessaire de bien étaler et séparer les feuilles et les fleurs pour éviter que durant le séchage elles ne restent pliées ou attachées l'une à l'autre. Si les fruits tendent à se détacher ou à expulser des graines, il est de bon aloi de les détacher et de les conserver dans de petits sacs en les reliant au feuillet de l'herbier. Les parties de la plante trop volumineuses (capitules, rhizomes, etc.) doivent être sectionnées à la moitié longitudinalement. Les plantes disposées parmi les feuilles de journaux sont, donc, récoltées en tas peu volumineux, serrés entre deux feuilles de carton épais maintenues par une sangle et disposées dans un sécheur, pour rendre le processus plus rapide et plus efficace. Le sécheur peut également être un simple container en bois à l'intérieur duquel des lampes maintenues allumées en permanence diffusent la chaleur adéquate; en cas d'absence de ces moyens, le meilleur sécheur est........le soleil! Chaque plante présentent des problèmes particuliers de sèchage. Par exemple, les plantes pourvues de feuilles aciculaires (Conifères et Ericacées doivent être immergées, encore fraîches, dans la glycérine pendant 1 ou 2 jours, pour éviter qu'elles perdent leurs feuilles). D'autres plantes, comme les Orchidées, peuvent perdre complètement leur couleur d'origine en séchant, devenant noirâtres. Pour en conserver la couleur, elles seront vaporisées avec des vapeurs de soufre ou soumise au sablage avec par conséquent, du sable (silicium) pendant quelques jours. Les plantes succulentes (grasses) mettent beaucoup de temps à sécher; il est opportun, par conséquent, d'accélérer le processus en les immergeant dans de l'eau bouillante pendant quelques minutes ou bien en les soumettant au "pressage" à l'aide d'un fer à repasser bien chaud, après les avoir insérer entre deux feuilles de papier buvard. LE MONTAGE Les échantillons bien séchés sont disposés sur des feuilles de carton blanc de taille standard (en général 28x40 cm ou 33x50). Pour fixer la plante séchée on peut utiliser des épingles. La "mise en perce" est la méthode la plus utilisée; car elle n'abime pas la plante et permet de la déplacer, d'une feuille à l'autre, à plusieurs reprises sans dommage. Dans ce but, on utilise des fils et des bandelettes de papier de dimensions variables correspondantes aux caractéristiques de l'exemplaire à fixer sur la feuille. Les bandelettes de papier sont apposées sur la tige et/ou sur les branches et se fixent avec une épingle. Il est nécessaire d'utiliser les épingles en nombre adéquat (ni trop, ni pas assez) pour obtenir le meilleur résultat esthétique et la sécurité optimale de tenue. Dans tous les cas, on doit laisser l'espace nécessaire pour relier le sachet avec les fruits ou les graines et celui pour l'étiquette. L'étiquette de dimension standard (en général 10x12 cm), rapporte le nom du Musée ou de l'Institut (ex. Herbarium Universitatis Catanensis), la "Flore" à laquelle la fleur appartient (ex. Flora sicula, Flora italica, etc.), le nom de l'espèce, la localité dans laquelle la plante a été recueillie (région, commune, contrée, etc.), le nom de la personne qui l'a récoltée, la date de récolte, le nom de qui a identifié l'exemplaire, d'éventuelles autres données importantes (par exemple: le numéro de prélévement, les données environnementales, etc.).
L'IDENTIFICATION Une fois l'échantillon définitivement fixé à la feuille d'herbier, la plante doit être classifiée, même s'il serait préférable d'effectuer ce travail sur le matériau frais, en déterminant dans l'ordre, la famille d'appartenance, le genre et l'espèce. Cette dernière est la phase la plus importante et la plus complexe de par la difficulté de distinction des exemplaires appartenants à des espèces d'aspects, parfois très similaires. En général, on a recours à des tests spécifiques sur la flore du territoire qui, au moyen d'un système de clès dichotomiques, permettent l'identification des exemplaires, en fournissant également une iconographie détaillée. Pour examiner plus en détails les échantillons, on peut aussi utiliser une loupe d'agrandissement pour soulever une quelconque partie de la plante ou pour prendre de petits fragments à examiner séparément, on peut utiliser des aiguilles ou des pincettes très fines avec des pointes droites. Naturellement, l'échantillon doit être manipuler avec beaucoup de précautions pour éviter de l'endommager, en considérant qu'avec le séchage il est devenu très fragile.
LA CONSERVATION Les collections conservées dans les Herbiers sont sujettes aux attaques de la part de nombreux parasites. Les moisissures peuvent causer des dommages aux exemplaires, mais uniquement dans des milieux particulièrement humides; pour prévenir le début des moisissures il est nécessaire d'imbiber les échantillons avec de l'alcool dénaturé. Les principaux responsables des infestations des Herbiers sont les insectes; ceux-ci montrent une certaine sélectivité en ce qui concerne le type et la partie de la plante à attaquer. Parmi les familles les plus "convoitées", on peut noter les Composites, les Ombrellifères, les Crucifères, pendant que d'autres sont peu attaquées comme les Graminacées et les Cipéracées. Les insectes chérissent particulièrement les tissus tendres des fleurs et des jeunes feuilles, mais dans tous les cas de figure, ils attaquent également les tigelles lignifiées. Quoiqu'il en soit, il n'existe aucune plante qui puisse être considérée hors de danger si les conditions de conservation ne sont pas appropriées. C'est chose admise que les insectes attaquent les exemplaires de récolte récente (c'est entre la première et la cinquième année que se font les dommages majeurs) plus fréquement que sur les plus anciens. Dans les Herbiers, on rencontre le plus souvent des coléoptères. L'insecte le plus craint est le coléoptère cosmopolite appartenant au genre Lasioderma, qui attaque un bon nombre de plantes et qui fait de vrais ravages, réduisant les plantes en fine poussière. Les conditions climatiques sont les facteurs principaux responsables des infestations. En effet, les climats chauds et humides favorisent le développement et la diffusion des parasites. C'est pourquoi la température et l'humidité doivent être controllées pour maintenir un climat inhospitalier aux insectes. Il existe de nombreux moyens pour combattre les parasites responsables des infestations des Herbiers. En ce qui concerne les premiers, les substances les plus communément utilisées sont la naphtaline, le camphre ou le froid.
L'AMENAGEMENT La meilleure façon de ranger les échantillons consiste à les subdiviser par famille selon un ordre systématique ou plus simplement, par ordre alphabétique. Dans le cadre de chaque famille, genres et espèces relatives, on peut les regrouper elles aussi selon un ordre systématique ou alphabétique. Pour reconnaître facilement la localité de provenance des échantillons, dans le cadre de chaque espèce, ceux-ci sont collectés dans des dossiers, appelés chemises, de couleurs différentes.
Ainsi rangés, les échantillons sont confectionnés en paquets, formés chacun d'environ 50 feuilles d'herbier maintenues par deux robustes cartons et liés par une sangle. Un petit carton en saillie permet d'en identifier le contenu. Le paquet est donc, enveloppé dans un linge et fermé dans un sac et replacé dans une armoire. A ce moment-là, les échantillons sont prêts à être utilisés. Evidemment, pour rendre plus aisée la consultation, il est nécessaire de disposer d'un manuscrit répertoire. | |
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