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 Methodologie Hyppocrate (Dragonet)

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le copiste

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Nombre de messages : 63
Date d'inscription : 09/07/2006

Methodologie Hyppocrate (Dragonet) Empty
MessageSujet: Methodologie Hyppocrate (Dragonet)   Methodologie Hyppocrate (Dragonet) EmptyDim 9 Juil - 16:52

Ce qui me parait le mieux pour le médecin, c'est d'être habile à prévoir. Pénétrant et exposant au préalable, près des malades, le présent, le passé et l'avenir de leurs maladies, expliquant ce qu'ils omettent, il gagnera leur confiance [...], Il traitera aussi d'autant mieux les maladies qu'il saura, à l'aide de l'état présent, prévoir l'état à venir. Rendre la santé à tous les malades est impossible, bien que cela valût mieux que de prédire la marche successive des symptômes ; mais puisque les hommes meurent, les uns succombant avant d'avoir appelé le médecin, emportés par la violence du mal, les autres immédiatement après l'avoir appelé, survivant un jour ou un peu plus de temps, et expirant avant que le médecin ait pu combattre par son art chacun des accidents, il importe de connaître la nature d'affections semblables, de savoir combien elles dépassent la force de la constitution, et en même temps de discerner s'il y a quelque chose de divin dans les maladies; car c'est encore un pronostic à apprendre.
De la sorte, le médecin sera justement admiré et il exercera son art habilement; en effet, ceux dont la guérison est possible, il sera encore plus capable de les préserver du péril en se précautionnant de plus loin contre chaque accident et, prévoyant et prédisant quels sont ceux qui doivent périr et ceux qui doivent réchapper, il sera exempt de blâme. "

Ce texte extrait de l'un des traités du corpus hippocratique résume assez bien les traits qui caractérisent l'école de médecine grecque attachée au nom d'Hippocrate (vers 460 - vers 377 av. J.-C.) : une école qui, s'écartant des pratiques magiques des devins comme des recettes empiriques des soigneurs du gymnase, voulait élaborer une médecine rationnelle, à partir d'une double démarche: rechercher les causes des maladies à l'aide de multiples observations, puis appliquer les remèdes appropriés. Une telle démarche s'inscrit dans tout un courant de pensée qui se développe en Grèce, et singulièrement en Grèce d'Asie, à partir du VIe siècle av. J.-C. Déceler les causes des phénomènes, comprendre le fonctionnement du monde et, à partir de là, prévoir son évolution était la préoccupation commune de ces savants et de ces philosophes qui, comme le dit Platon d'un des plus célèbres d'entre eux, Anaxagore de Milet, prétendait " que le soleil est une pierre et la lune une terre", se refusant à les considérer comme des puissances divines.

Sur le plan médical, cette volonté d'appliquer à la maladie et aux moyens de la guérir le raisonnement, de renoncer aux pratiques magiques pour comprendre comment et pourquoi les lois qui régissent l'équilibre du corps en viennent à être transgressées, à partir d'observations répétées, est à l'origine de la médecine moderne. Certes, on le verra, les médecins de l'école hippocratique étaient loin de comprendre tous les mécanismes des maladies qu'ils observaient. Mais, en tournant résolument le dos au surnaturel, en traitant le mal comme un dérèglement, ils allaient contribuer à faire de la médecine, sinon une science, du moins une pratique rationnelle. D'Hippocrate, le représentant le plus éminent de cette école de médecine, on ne sait pas grand-chose, sinon qu'il naquit à Cos vers 460 av.J.-C. Son père, Héracleidès, appartenait à la corporation des Asclépiades, ces prêtres attachés au culte du dieu Asclépios dont les sanctuaires les plus importants se trouvaient à Cos et à Cnide, et, en Grèce d'Europe, à épidaure. Asclépios était un dieu médecin, et l'on venait consulter dans ses sanctuaires avec l'espoir d'y trouver la guérison. On peut supposer que les prêtres d'Asclépios avaient rassemblé quantité d'informations sur les diverses maladies des fidèles du dieu, informations qui inspirèrent les spéculations auxquelles se livrèrent les médecins de Cos et de Cnide.

Mais il semble bien qu'Hippocrate, en cela homme de son temps, ait voulu rompre avec des pratiques bien souvent proches de la magie, pour élaborer contre " l'ancienne médecine " des règles nouvelles nées du rationalisme qui caractérisait alors la pensée et la science grecques. On ne s'étonnera pas qu'à la façon de ces " sophistes " qui parcouraient le monde grec pour y exposer leurs théories, on le rencontre à Athènes alors au sommet de sa gloire, sous la direction de Périclès -, mais aussi à Thasos, en Thessalie, et peut-être même en Egypte. A vrai dire, on ne sait même pas lesquels des soixante traités rassemblés sous le nom d'Hippocrate sont vraiment de lui. La plupart furent rédigés entre 430 et 330 environ, les premiers par lui même, à coup sûr, les autres par ses disciples dont son neveu Polybe. Quelques-uns furent ajoutés à la collection à l'époque hellénistique (IIIe-Ier siècle av. J.-C.). Entre ces traités on a pu relever des contradictions, mais l'ensemble constitue une somme révélatrice de ce qu'était la médecine grecque.
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